Adjugé ! Acheter sa voiture aux enchères peut être l'occasion de faire une belle affaire. Suivez nos conseils pour éviter toute déconvenue.
Peut-on réaliser une belle opération en achetant sa voiture d'occasion aux enchères ? Chaque semaine ou presque, des commissaires-priseurs spécialisés organisent des ventes aux enchères dédiées à l'automobile. Avec une décote pouvant atteindre 50 % du montant de l'Argus, les prix de départ sont très attractifs. Mais cela ne veut pas dire que le prix final le soit tout autant. Il faut ouvrir l'œil et se rendre sur place régulièrement.
Les véhicules sont le plus souvent issus de particuliers, de loueurs, de grands comptes qui se séparent de leur flotte (la Poste, EDF...), mais peuvent aussi provenir de liquidations judiciaires et de saisies même si ça reste une minorité.
«Avec l'essor de la location longue durée (LLD ou leasing) et de la location avec option d'achat (LOA), les voitures mises en vente sont plus nombreuses et moins âgées qu'auparavant, souligne le Conseil des ventes volontaires (CVV), l'autorité publique de régulation des enchères. En moyenne, elles affichent 50 000 km au compteur et sont à 47 % des véhicules de moins de 8 ans.» En 2016, le volume des ventes a bondi de 11 % à 1,3 milliard d'euros, soit 4,5 % du nombre total des ventes de voitures d'occasion en France. Voici quelques règles à respecter pour être certain de faire une bonne affaire.
Faire toutes les vérifications
Faites le tour du véhicule exposé avant l'adjucation et inspectez son état (intérieur, carrosserie). Démarrer le moteur est autorisé à défaut de pouvoir faire un essai. «Les prix de départ sont décotés de 40 % à 50 %, mais en contrepartie on achète en l'état, c'est-à-dire à ses risques et périls, il est donc essentiel de bien voir soi-même la voiture avant, de lire le contrôle technique effectué par l'opérateur de ventes (NDLR : plus léger que le contrôle technique imposé par la loi) et la feuille de lot détaillant son état, souligne Guillaume Vozelle, responsable du parc auto d'Alcopa Auction de Beauvais, l'un des principaux opérateurs français. L'idéal est de se faire accompagner d'un professionnel ou d'un amateur averti.»
Se fixer une limite
Comme les enchères peuvent monter vite — une vente dure une à deux minutes maximum —, il faut absolument se fixer un prix plafond à ne pas dépasser. «Dans le cas de la vente d'une flotte, de nombreux modèles identiques se succèdent. Alors, n'hésitez pas à laisser partir les premiers exemplaires et à attendre la toute fin d'un lot pour lever la main», suggère le CVV.
Les professionnels auront fait leurs emplettes et vous aurez le champ libre pour faire les vôtres.
Les petits modèles sont très demandés
Autre critère clé, certains modèles ont plus la cote que d'autres. «Les petits gabarits et les marques françaises (Clio, Mégane, Laguna) sont les plus prisés, car le garagiste sait qu'il les revendra vite», précise Guillaume Vozelle. A l'inverse, les berlines étrangères (Alfa Romeo, Mercedes, BMW), moins demandées, sont l'occasion de belles opportunités. «Cotée 60 000 euros à l'Argus, une Mercedes classe E de moins d'un an s'est vendue aux enchères 42 000 euros seulement !» se souvient le professionnel.
N'oubliez pas les frais
L'adjudication comporte des frais de vente. Comptez entre 10 % et 15 % de commission à verser en plus du prix final au commissaire-priseur dès la conclusion de l'enchère. A noter qu'en dessous d'un certain seuil (2 500-2 700 euros) certains vendeurs imposent des frais de vente fixes d'environ 500 euros.
« Il faut garder la tête froide... »
Vincent, 42 ans, est un fan de ventes aux enchères automobiles. «Depuis douze ans, je me laisse régulièrement séduire, cela me permet de changer tous les dix-huit à vingt-quatre mois de véhicule en entrant dans mes frais», confie-t-il. Son dernier achat ? Un Volkswagen Sharan 2014 de 150 000 km acheté en avril 17 200 euros, commission du commissaire-priseur incluse.
«J'ai déduit de son âge et de son kilométrage qu'il avait dû rouler quasi exclusivement sur autoroute et qu'il valait donc la peine. A l'Argus, ce modèle familial cote près de 20 000 euros, j'ai donc réalisé 2 000 euros d'économie, alors qu'il intègre toutes les options.»
Si Vincent s'est fait plaisir, il a pris ses précautions en se renseignant sur le modèle, sa motorisation et sa valeur. Il s'est ensuite rendu à Lorient (Morbihan) chez VP Auto, le numéro un français de la vente aux enchères de voitures d'occasion, pour voir le modèle de près, en famille, avant sa mise en vente. Sur place, ce Breton, podologue de profession, a pu inspecter la voiture, écouter son moteur en la faisant démarrer et obtenir le feu vert familial pour être fin prêt le jour-J.
Pour son Sharan, Vincent a eu de la chance, car ils n'étaient que deux à enchérir et son rival a rapidement jeté l'éponge. «Il faut savoir garder la tête froide pendant les enchères et s'arrêter au plafond qu'on s'est fixé pour conserver un bon rapport qualité-prix... Quitte à laisser passer une occasion, cela m'est arrivé plusieurs fois», raconte-t-il.
Habitué à l'exercice, il y a pris goût au fil des ans. «Ce Sharan est la sixième voiture que j'achète aux enchères. Cela me permet de faire des économies en me passant de l'intermédiaire du garagiste», raconte-t-il. «Quel que soit le prix final, il reste bien en deçà de celui d'un garagiste et me permet de bénéficier d'une jeune occasion sans attendre longtemps... Comme je vise le marché des LLD (NDLR : locations longue durée), j'obtiens des voitures avec un carnet d'entretien à jour du constructeur et avec, parfois, la garantie constructeur. Il arrive même qu'en plus VP Auto garantisse lui-même trois mois ses véhicules récents ! En tant que père de famille, je fais très attention à mon budget et je préfère renouveler tous les deux ans mon prêt auprès de ma banque plutôt que de payer les mensualités — à coup sûr plus élevées — d'une LOA (NDLR : location avec option d'achat) sur un véhicule qui ne m'appartient pas.»
Source : Leparisien.fr
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